Le simple nom du blog de Julie m’a tout de suite inspiré lorsque je cherchais des sources pour m’inspirer dans ma transition!
J’ai tout de suite aimé son approche déculpabilisante et éducative! Mais surtout, j’ai apprécié que son blog existe depuis assez longtemps pour observer cette transition qui est loin de se faire en 1 jour. En tout cas, dans mon cas (je ne pense pas être la seule!).
Je suis plutôt contente de mes progrés, j’arrive à intègrer des petits gestes chaque semaine — et j’ai hâte de pouvoir vous en parler pour faire moi-même un bilan!
Mais assez parlé de moi, je vous laisse lire cette 2e Vox Ecolo, et cette entrevue avec Julie, dont j’ai apprécié la transparence.
Qui se cache derrière l’écolo imparfaite ?
Je m’appelle Julie Gagné, j’ai 26 ans (27 ans le 15 octobre – selon la date de publication!) et habite actuellement à Montréal dans l’arrondissement de Rosemont–La-Petite-Patrie.
C’est moi qui suis derrière le blogue Écolo imparfaite. Je suis également une artiste multidisciplinaire, plus principalement musicienne (bassiste et auteure-compositrice). Ni mon blogue ni mon art ne paient les factures pour le moment; je suis actuellement en réorientation professionnelle.
Parle-nous de ton déclic, celui qui t’a amené à devenir plus écolo ?
Pendant une de mes dernières sessions au Cégep de Saint-Laurent (technique en musique et chanson), j’ai remarqué que j’étais constamment fatiguée et que je mangeais moins de viande (ça ne me faisait juste plus envie). Je me suis demandé s’il y avait un lien entre les deux, alors j’ai fait des recherches sur le végétarisme, pour rapidement découvrir le végétalisme puis le véganisme.
Ayant toujours été une grande amoureuse des animaux, je savais que je finirais par faire le saut vers une alimentation végétarienne un jour ou l’autre. La découverte du véganisme m’a montré que ça pouvait aller plus loin que l’alimentation, et ç’a vraiment piqué ma curiosité.
J’ai passé des semaines à lire tout ce qui était à ma portée sur le sujet. Ça m’a permis d’en apprendre davantage sur l’impact environnemental des aliments d’origine animale, et c’est cet aspect qui m’a convaincue de passer à l’acte. J’ai donc créé mon blogue fin juillet 2013 afin de documenter ma transition, qui s’appelait Dans mon bedon (puis Le blog de Jule pour finalement devenir Écolo imparfaite). Ça, c’est l’histoire derrière mon véganisme, le déclencheur de mes démarches écolos.
Pour ce qui est d’adopter un mode de vie (presque) zéro déchet, ça remonte à février 2014.
J’ai écouté l’entrevue de Béa Johnson à l’émission Tout le monde en parle de Radio-Canada et ça m’a fasciné! Quelques jours plus tard, je suis allée acheter son livre, Zéro déchet, et l’ai lu en entier d’un seul coup de retour chez moi. Comme j’avais déjà un blogue qui commençait à être lu, j’ai décidé d’également y documenter la réduction de mes déchets.
Quelles ont été tes premières actions pour devenir plus écolo ?
Le jour où j’ai décidé de devenir végane, j’ai fait le tour du frigo, du congélo et de mes armoires pour voir quels étaient les aliments avec des ingrédients d’origine animale. Étant contre le gaspillage alimentaire, j’ai décidé que ce seraient les premiers aliments à consommer et à ne plus racheter. Il y a donc deux ou trois semaines de transition après ma prise de décision.
Quand j’ai choisi de concrètement réduire ma production de déchet, j’ai fait une liste de tous les gestes possibles à poser en ce sens en me basant sur mes recherches. Puis, j’ai barré tous ceux que je faisais déjà. Avec ce qui restait, j’ai regardé ce qui était possible/réaliste selon ma situation à ce moment-là (c’est-à-dire pas grand-chose, si on retourne en 2014 au Québec!) et mis le reste de côté jusqu’à ce que je trouve une solution pour ceux-ci.
On imagine qu’il y a eu des défis. C’était quoi le plus difficile ?
Y’avait rien (ou presque) au Québec en 2013-2014!
Les restos 100 % véganes à Montréal étaient tous au Centre-ville de Montréal (donc pas à côté de chez moi, je vivais dans Saint-Laurent à cette époque), et les options véganes dans les restos « omnivores » étaient encore plus rares. Les produits/imitations véganes étaient aussi difficiles à trouver et coûtaient cher. C’est vraiment fou de voir l’évolution depuis (y’a des annonces de boulettes de burger végétales à la télé maintenant!).
Pour ce qui est du (presque) zéro déchet, les épiceries zéro déchet n’existaient pas. Il y avait quelques petites boutiques d’aliments en vrac, mais elles n’acceptaient pas toutes les contenants des clients parce que c’était une pratique encore extrêmement marginale à ce moment-là.
Ç’a vraiment été un petit miracle de trouver Frenco, sur le Boulevard Saint-Laurent, où je pouvais (et peux encore!) faire une épicerie complète avec mes contenants. Comme ce n’était pas à côté de chez moi non plus, j’y allais les derniers dimanches du mois pour faire mes réserves et profiter du 15 % de rabais sur le vrac. J’ai recommencé à y aller, après être allée dans un autre commerce pendant presque un an.
Aussi, expliquer au gens que t’es une végane zéro déchet en 2014, c’était vraiment pas évident. Quelques personnes m’ont d’ailleurs unfriendé sur Facebook ces années-là. Faut croire que j’étais vraiment d’avance sur ces points-là!
C’est difficile de savoir par où commencer. C’est mon cas. Les premières actions que tu me conseillerais pour devenir plus écolo?
Une femme m’a déjà contacté sur Facebook pour savoir comment devenir végane, zéro déchet, minimaliste et consommer bio avec un conjoint et quatre enfants. J’avoue que ce fut un cas de facepalm à la lecture du message.
Le but n’est pas de changer toutes ses habitudes du jour au lendemain. Premièrement parce que c’est impossible, et deuxièmement parce que même si on y arrivait, ça ne durerait pas longtemps. L’idée est d’y aller une étape à la fois. Il faut se donner de petits objectifs précis et réalistes, pas 40 qui ne concordent pas avec notre réalité (entourage, moyens financiers, offre commerciale, etc.).
Bref, faites comme j’ai fait : dressez les listes de toutes les solutions alternatives imaginables, de ce que vous faites déjà, de ce que vous pouvez faire selon votre contexte de vie et allez-y une étape à la fois. Du plus facile au plus difficile, en se donnant le temps que ça devienne une vraie habitude avant de passer au point suivant. Genre, ça se fait tout seul, c’est devenu un no-brainer.
As-tu des conseils simples que tu aimerais partager?
La coupe menstruelle est un excellent investissement (je l’ai payé 45 $ en décembre 2014)! Ça me faisait un peu peur considérant que je n’ai jamais été capable d’utiliser des tampons, mais ç’a vraiment été une énorme révélation! C’est une option de protection hygiénique réutilisable particulièrement intéressante pour les sportives (approuvé pour la piscine, le spa, le patin et le vélo de mon côté!).
Avoir un petit réseau (ou gros, pour les chanceux!) qui nous appuie dans nos démarches est également inestimable. Pour moi, cette première personne ne fut nulle autre que Mélissa de La Fontaine, aujourd’hui très reconnue dans le mouvement zéro déchet au Québec. Puis il y a eu Laure Caillot, Cindy Trottier, Amélie Côté et le groupe Zéro déchet de Montréal sur Facebook.
Il y a plusieurs groupes Facebook pour les différentes régions du Québec; j’ai une liste sur la page Ressource de mon blogue que j’essaie de garder à jour.
Aussi, c’est correct de lâcher-prise de temps en temps. Par exemple, chaque année à Noël, je sais qu’une de mes grands-mères me donne des amandes enrobées de chocolat noir. Mais elles contiennent du lait. Comme elle a quand même une pensée pour moi et fait un effort, je fais une exception et je l’en remercie. Ça demande un peu de discipline pour s’y remettre, mais c’est faisable et parfois même important de le faire juste pour une question de santé mentale.
Te considères-tu comme optimiste pour la suite des choses?
Honnêtement? Non.
La principale raison pour laquelle je ne suis plus assidûment les actualités, tous sujets confondus (sauf culturelles), est que ça nourrit trop ma nature anxieuse.
Je me dis que s’il se passe quelque chose de vraiment majeur, ça va se rendre à moi d’une façon ou d’une autre (et c’est effectivement le cas). Mais je ne suis pas une personne optimiste à la base, point. Je suis plus du côté des réalistes… Je suis optimiste quand c’est réaliste de l’être?
Ce qui te reste encore à améliorer (car oui, personne n’est parfait!)
- J’arrive pas à prendre des douches froides et courtes! Ç’a longtemps fait partie de mes points à améliorer, mais je n’y arrive pas. Au mieux, je prends des douches tièdes en été. Par contre, je pense que je passe moins de temps sous l’eau.
- Sinon, comme tout le monde, il m’arrive encore d’acheter certains produits emballés quand je suis mal prise ou quand j’ai une mauvaise journée/semaine. Dans ces cas-là, j’essaie au moins que lesdits emballages soient recyclables ou de leur trouver une autre utilité.
- J’utilise encore du fil dentaire non compostable et (probablement) non végane.
- Et sûrement d’autres petites choses qui ne me viennent pas rapidement à l’esprit.
J’ai relu le dernier article que j’ai publié à ce sujet en 2018, que j’ai mis à jour après avoir rédigé ceci puisque plusieurs points ont été réglés! Mais ma série montre bien l’évolution de mes habitudes : 2015, 2016, 2017, 2018. J’ai arrêté en 2019 parce que… je ne savais plus quoi mettre sur la liste! Après 6 ans, on fait le tour de pas mal de choses quand on a que soi à surveiller!
J’espère que cette entrevue vous aura inspiré, et je vous invite vraiment à vous rendre sur le blog de Julie qui est une ressource très riche pour commencer sa transition!
Si je devais retenir une chose de cette entrevue (pas facile d’en choisir une seule!), ce serait vraiment le fait qu’avec le temps ces pratiques deviennent un no-brainer. C’est à dire que cela devient un automatisme
— la route est encore longue, et j’ai hâte d’en arriver à ce stade. Ces dernières semaines, je réalise que je dois être indulgente avec moi-même et mieux m’organiser.
Comme je le disais dans ma première entrevue Vox Ecolo avec Chloé & Gürkan, le plus dur, comme toute chose, c’est de commencer! J’ai espoir qu’une fois mon organisation, ma transition zéro déchet sera bien plus simple 😉
Encore merci à Julie – et à très vite pour ma prochaine Vox Ecolo!
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