“C’est plein de jeunes ici, c’est le péril jeune”. Chômage, drogue, alcool, lycée, goût de l’aventure et dégout français, la jeunesse, la trentaine, la quarantaine… etc. Klapisch a tout compris sur la jeunesse et il est le seul à pouvoir parler pour nous, jeunes européens en quête d’identité dans ce foutu tourbillon européen. Ou du moins Xavier, aka Romain Duris.
Les Américains ont eu “American Pie”, nous avons l’ “Auberge Espagnole”. Dès le 1er tome de la trilogie, Xavier, jeune étudiant timide ayant réussi ses études en économie, se doit de partir en Espagne afin de parler espagnol. Oui, Xavier a été pistonné par papa pour entrer à la Commission Européenne et c’est la condition sine qua non ! Laissant derrière lui l’amour de sa vie (Spoiler Alerte!), Martine (Audrey Tautou).
Xavier rencontre alors l’Europe qui sert à quelque chose : la colocation européenne, Wendy jeune et garçon manqué pour l’instant (Kelly Reilly), l’infidélité, les ciseaux lesbiens avec Isabelle (Cécile de France), Erasme en personne, perdre Martine… La vie quoi.
Vient ensuite les “Les poupées russes” ou l’histoire d’un homme moderne. Baiser, s’attacher, re-baiser, ne pas s’attacher, ne pas baiser, les mauvais choix, ne pas descendre du train après une déclaration monstrueuse, s’attacher quand même. Réussir sa vie, vouloir profiter, être heureux sans repères dans une société si différente de nos parents.
L’ aventure de Xavier se poursuit donc en 2005 pour une vraie suite, une vraie, pas un vulgaire copié-collé. Martine est devenue pionnère dans l’ESS (économie sociale et solidaire), Xavier est toujours paumé, Isabelle est l’avocate des diables de la crise de 2008 et la mère de Xavier retrouve l’amour. Et Wendy, en anglaise comme on les aime, crève l’écran. Xavier découvre en elle d’ailleurs ce qu’il pense être l’amour de sa vie. Mais comme les filles, c’est l’équivalent des poupées russes, à savoir qu’on croit que c’est la bonne alors qu’on en découvre une nouvelle, jusqu’à la dernière… Il nous fallait la fin de cette trilogie.
La fameuse question “C’est quoi ce bordel avec l’amour ?” semble enfin résolue dans “Casse-tête chinois”. (Spoiler Alert !bis). Klapisch est cohérent dans ses trois films au sens qu’il a filmé la vie de Xavier de 20 à 40 ans et que, ce dernier, après avoir “vécu” choisi enfin la bonne. Xavier devient alors un homme moderne presque épanouie avec celle qui l’a finalement suivi depuis le début, Martine. Le dernier volet s’avère néanmoins un poil en dessous de la Bible que constitue les deux premiers films. Pourquoi ? On ne saurait pas bien le définir.Peut-être car l’Auberge Espagnole et les Poupées Russes, c’est le patrimoine commun de notre génération. Et qu’on en veut encore car on a grandi avec eux. 12 ans d’amour, de choix, de vie qui nous ont permis de comprendre que pour grandir, comme disait Desireless, “Voyage, Voyage” !
Photos Inédites de Romain Duris prises par nos soins durant le tournage de Casse-tête Chinois en Octobre 2012 à New York.
WWT.
Thibaut. A.
6 Comments
Trop la folie t’as pu voir le tournage ! Moi j’ai juste eu Romain Duris et Cédric Klapisch à l’avant première… c’était quand même pas mal haha 🙂
En tout cas j’ai beaucoup aimé ce dernier volet, enfin j’ai aimé la trilogie entière quoi.
Bisous
Anouk
Super bien écrit je pense pareil et j’ai adoré casse-tête chinois qui clôture bien la trilogie d’après moi!
Bonne St Sylvestre et à l’année prochaine 🙂
Elorah
Vraiment très bien écrit cet article Thibaut ! Belle analyse de la trilogie.
J’ai beaucoup aimé le dernier mais en lisant ton article je me dis qu’il faut vraiment que je re-regarde les deux premiers pour bien voir toute cette évolution.
A l’année prochaine !
Julie 🙂
“L’auberge espagnole” ou mon film préféré, mon film culte <3
Pas besoin d'un long commentaire, tout est dit dans l'article, si bien écrit !
C'est vrai que ce dernier épisode n'a pas la même saveur que les autres. Mais on se lassera jamais de cette trilogie 😀
Séverine
Belle analyse de la trilogie ! Casse-tête chinois constitue une bonne clôture il me semble. Et on y retrouve bien Romain Duris. Bonne année au passage 😉
Génial de pouvoir voir ces photos inédites, un vrai plaisir !