Aujourd’hui, je vous présente une nouvelle entrevue Vox Ecolo avec Laury, une copine française, tout comme moi expatriée à Montréal ! Et au delà du même prénom (et de son orthographe ;)), nous partageons surtout cette volonté de mieux faire pour la planète dans notre quotidien.
Petit aparté sur le COVID-19 et les questions d’écologie… Je crois que la période que nous traversons actuellement est d’autant plus propice à ces questions.
Ces derniers mois, je pense n’avoir jamais autant entendu résonner le terme “local”. De mon côté, je travaille pour une entreprise fabricant ses produits à Montréal, et je sais que la plupart de nos nouveaux clients ont passé le pas pour cette raison.
Le local n’a jamais eu autant “la côte”. J’utilise ce terme là pour une raison précise, car “avoir la côte” signifie quelque part “tendance” et donc, un concept qui s’essouffle avec le temps. J’espère sincèrement que ce ne sera pas le cas.
De mon côté, j’analyse cette crise comme une préparation aux chocs climatiques que nous nous apprêtons à vivre dans les prochaines années. Des chocs déjà existants, mais qui nous touchent de trop loin pour que l’on envisage de changer les choses aujourd’hui.
Et pourtant, je crois que nous avons tous réalisé (sceptiques compris), à quel point avec la volonté commune des états, changer notre quotidien était possible. J’ai conscience en écrivant ces mots que nous sommes nombreux à en souffrir, j’en fais partie. Pourtant, je vois aussi cette épreuve comme un exercice, et une façon de conscientiser au changement – même si moi-même, je l’avoue, j’ai peur de ce changement. Loin de moi l’idée d’un discours moralisateur qui n’a jamais été le mien. Je suis loin d’être parfaite.
Après cette longue introduction, je vais donc laisser place à mon entrevue avec Laury ! Une fille comme vous et moi, qui débute sa transition écologique, et dont les propos éveillerons j’espère une envie de faire mieux vous aussi 🙂
Peux-tu nous dire quelques mots sur toi ?
Moi c’est Laury (aussi!), j’ai 29 ans, je vis à Montréal et je suis graphiste & bénévole chez BocoBoco.ca (une épicerie en ligne zéro déchet, basée sur le principe du contenant consigné).
Parle-nous de ton déclic, celui qui t’a amené à devenir plus écolo ?
Je dirais que j’en ai eu plusieurs!
Tout a commencé, suite à un soucis de santé lié aux protections menstruelles jetables, il y a 4-5 ans. Après plusieurs recherches et examens, j’ai pris conscience de la dangereuse composition des tampons et des serviettes, et c’est comme ça que j’ai découvert la cup (qui a changé ma vie!) et plusieurs petits gestes ont suivi.
Quelques années plus tard, en arrivant à Montréal, j’ai remarqué que mon entourage était beaucoup plus impliqué dans le mouvement écologique et après plusieurs voyages aux États-Unis et aux Caraïbes, j’ai ouverts les yeux sur la quantité de déchets générés par l’humain.
Par la suite, j’ai rencontré Lauren et Sophie de Bocoboco.ca, qui m’ont motivé à ma transition vers le zéro déchet (même si j’en suis un peu loin encore!).
Quelles ont été tes premières actions pour devenir plus écolo ?
Après la cup, on va dire que j’y suis allée progressivement.
Je crois que j’ai commencé par la salle de bain. Brosse à dents en bambou, cotons démaquillants lavables, bref, dès qu’un produit était terminé, je trouvais une solution sans emballage ou plus écologique pour le remplacer.
Et petit à petit, on adopté cette philosophie dans le reste de la maison.
On imagine qu’il y a eu des défis. C’était quoi le plus difficile ?
Le plus difficile pour moi, personnellement, ça a été le gel douche et la lessive !
Des habitudes qui peuvent paraître bêtes, mais qui ont vraiment perturbé mon quotidien.
J’ai tenté beaucoup de recettes “fait maison” qui ont été un échec total aussi, hahaha!
Mais de manière générale, je dirais que ça a été de convaincre et d’imposer ce style de vie à mon chéri, qui est plus pessimiste sur le fait que chaque petite action a un impact suffisant !
C’est difficile de savoir par où commencer. C’est mon cas. Les premières actions que tu me conseillerais pour devenir plus écolo ?
Selon moi, pour les femmes, ce sont les protections hygiéniques, avant tout pour leur santé !
Pour le reste, c’est les petites choses qui ne chamboulent pas tout le quotidien :
- Arrêter les bouteilles d’eau en plastique
- Préférer les emballages papiers ou en verre au emballages plastiques
- Refuser les emballages à usage unique, toujours avoir une gourde et tote bag sur soi
- Garder ses anciens contenants (plutôt que d’en acheter des neufs)…
et y aller progressivement.
Dès qu’un produit arrive à sa fin, trouver une meilleure façon de le remplacer. Et aussi se féliciter quand on passe une étape de plus !
En clair : plus on avance à son rythme, plus on est fier et on va encore plus loin!
As-tu des conseils simples que tu aimerais partager ?
Ne pas attendre qu’un produit soit totalement fini pour trouver une solution.
Exemple : si tu as finis ton shampoing et que tu en achètes un écolo qui ne te correspond pas, le lendemain tu vas courir racheter ta bouteille en plastique parce que tes cheveux ne pourront pas attendre. Alors que s’il t’en reste encore, tu vas avoir le temps de tester d’autres produits en vrac, pour avoir une transition en douceur pour t’habituer et ne pas te dégoûter ou craquer rapidement.
Et aussi, ne pas s’auto-juger quand on craque. Ça arrive même aux meilleurs et on a qu’une vie !
Te considères-tu comme optimiste pour la suite des choses?
Je dirais que oui. J’ai l’impression que les mentalités changent. Beaucoup de gens commencent à faire des petits gestes et c’est cool !
Le mieux serait que la politique bouge plus vite, mais malheureusement, on en n’est pas là !
Qu’est-ce qui te reste encore à améliorer (car oui, personne n’est parfait!)
Oulaaa pleins de choses!
Déjà, réussir à ne plus jamais faiblir face à un produit dont j’ai besoin, qui est juste en face de moi, mais qui n’a pas la provenance la plus proche et/ou qui est sur-emballé et que je cherche depuis plusieurs boutiques.
Trouver une lessive qui me satisfait vraiment. Et surtout arrêter totalement ma consommation de « fast food », pour lesquels je craque encore de temps en temps.
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Merci Laury !
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