Pour être honnête, je n’ai visionné aucun Iñárritu. Mon jugement est uniquement basé sur la
dernière performance de ce réalisateur … talentueux ?
J’ai nommé, Birdman.
Si vous suivez un peu l’actualité, Birdman a tout récemment reçu l’oscar du meilleur film, et on comprend pourquoi après 2h pendant lesquelles on ne lache rien. Initialement, je n’étais pas vraiment inspirée par le sujet : la soif de reconnaissance d’une ancienne star de blockbuster. Sauf que, Birdman multiplie les réflexions, et se dote d’une technique unique dans sa réalisation qui vaut à elle seule ses 2h d’attention.
Analyser ce film n’est pas une tâche des plus simples, notamment vis à vis de toutes les interrogations qu’il peut soulever. On retiendra l’excellence de cette caméra, fluide, qui nous transporte loin (paradoxalement) au travers d’une sorte de “huit-clos” moderne : une salle de spectacle de Broadway & ses alentours. L’unique plan-séquence accompagné tout au long du film par des percussions free jazz – percutantes -, nous tient agrippé à l’écran et rythme les réflexions bousculées et intimes de ce super-héros déchu.
On se questionne.
Peut-on “confondre” acteur de blockbuster à succès et mainstream, et comédiens habitués des planches ?
N’était-ce pas un peu réducteur ? On se demande si, au fond, ces aventures
de super-héros qui répètent des formules similaires sont réellement du divertissement ?
Des acteurs sélectionnés pour leurs caractères bankable, et qui remplissent des salles en oubliant l’essentiel : l’ori-gina-lité. N’est-elle pas finalement celle que nous recherchons pour se divertir ? Tout dépend où l’on se positionne entre confort et risque cinématographique, et de sa propre notion du divertissement qui a pourtant tendance à se réduire à ces navets, qui viennent redéfinir le divertissement actuel.
J’ai beaucoup aimé le parallèle réel entre le vécu de Mickaël Keaton (sosie officiel de Julien Lepers), plus connu pour sa prestation dans Bat-man, qui incarne parfaitement bien Riggan, cet ex Bird-man amère et frustré. La présence de Edward Norton (..!!), jouant dans les Hulk pré-Avengers, et de Emma Stone, petite amie de l’actuel Spider-man, représente également un clin d’oeil subtil.
Au delà de la dualité psychologique du personnage de Riggan,
on aborde la célébrité 2.0 ou l’ultra-intellectualisation d’une critique au trop plein d’influence.
Bref, je n’en dirai pas plus.
Je vous invite vivement à visionner ce petit bijou visuel, rythmé par des réflexions qui amènent de vrais questionnements,
et finalement, ne serait-ce pas là l’essence d’un bon film ?
WWT.
Laury. R
2 Comments
J’avais adoré 21 grammes, idem pour Biutiful et Babel (très spécial) Tu me confortes dans mon envie de voir celui-ci
Bonne soirée
Je n’en ai vu aucun autre, mais ça m’a donné envie de me pencher de plus prés sur la filmographie du réalisateur !
Belle journée ! 🙂