La Van Life… Je crois que nous sommes beaucoup à en rêver! J’ai moi-même ce rêve de liberté qui ressurgit à chaque Westfalia croisé sur ma route — ou, à chaque photo postée par Chloé & Gürkan sur @VanLifeGoesOn!
Oui, car disons que l’on croise plus de vans au quotidien sur Instagram que sur le chemin de la maison! Loin de là d’être un reproche, mais plus une constation d’un contenu souvent redondant sur ce réseau social.
Ce qui n’est pas le cas de celui de Chloé & Gürkan à mes yeux. Le couple a en effet choisi le van comme lieu de résidence principal, et s’engage concrètement dans un mode de vie zéro déchet et des contenus très inspirants!
La raison pour laquelle j’ai décidé de débuter ma série d’entrevues #VoxEcolo avec eux! Comme j’en parlais dans mon dernier article sur ma volonté de devenir plus écolo, je souhaite donner la parole à des personnes ayant débuté cette transition. Des personnes apriori, comme vous et moi— qui ont bien débuté quelque part!
Vox Ecolo, en référence à Vox Populi: la voix du peuple. Vous comprenez l’idée 😉
Je suis donc très heureuse de recevoir Chloé & Gürkan sur le blog pour cette première #VoxEcolo!
Qui se cache derrière VanLifeGoesOn?
Nous c’est Chloé & Gürkan, le couple franco-turc qui se cache derrière @vanlifegoeson. On s’est rencontrés au Mexique il y a 3 ans, et on vit désormais à plein temps dans Tartine, notre Mercedes Hymer de 1985.
Amoureux de la montagne comme de l’océan, nous souhaitons promouvoir le « Slow and sustainable travel » à travers notre carnet de route et notre chaîne YouTube (www.vanlifegoeson.com). Nous préparons également un e-book sur le sujet d’ici fin 2019.
Plus que notre maison sur roues, Tartine c’est aussi notre studio créatif itinérant @slowroadstudio. Depuis quelques mois, on s’est lancé dans l’aventure de « digital nomad » afin de collaborer avec des marques responsables et des entrepreneurs aux projets inspirants en produisant du contenu photo, vidéo, création graphique ou encore de la rédaction web.
Parlez-nous du déclic, celui qui vous a amené à devenir plus écolo ?
On peut difficilement parler de déclic mais disons que notre véritable cheminement vers un mode de vie plus responsable remonte à février 2018, après l’achat de notre premier van…
Être “vanlifer” nous a amené à réfléchir au contenu de ce sac poubelle qui déborde si rapidement, aux litres d’eau dont nous avions besoin pour vivre confortablement, ou encore aux produits (dentifrice, savon et autres) que nous rejetions directement dans la nature…
Puis nous avons emménagé à plein temps dans notre second campervan en avril dernier, ce qui a renforcé nos convictions minimalistes et zéro déchet : nous avons vendu plus de la moitié de nos biens, nous produisons notre propre électricité à l’aide de nos panneaux solaires, nous sommes dans une démarche “Zero Waste” (déchet comme gaspillage), nous favorisons le vrac, nous compostons nos déchets organiques et nos toilettes sèches ou encore nous consommons 100 litres d’eau à deux pour 5 jours (là où le français moyen est à 160L/jour).
Tant de choses ont évolué dans notre manière de penser, d’être et de faire puisque c’est désormais notre “conscience écolo” qui nous guide au quotidien, dans nos choix, nos réflexions et nos aspirations!
On imagine qu’il y a eu des défis. C’était quoi le plus difficile ?
Pour nous le plus difficile ça a été et ça reste de gérer la vie sociale : les apéros imprévus où la plupart des gens ramènent des éléments emballés, les cadeaux à Noël, les repas avec les collègues, les débats (parfois stériles) que ce style de vie peut engendrer… c’est dans ces moments-là que ça aide vraiment de se soutenir mutuellement pour gérer ces moments plus difficiles.
L’autre défi, qui me concerne plus que Gürkan, c’est le fast fashion. En 2016/2017, je fréquentais encore beaucoup (trop) des enseignes tels que Sézane, Maje, Zara, Comptoir des cotonniers… depuis je renonce autant que possible aux vêtements neufs et privilégie les fripes ou l’occasion via Vinted si j’ai besoin de quelque chose. Disons que vivre dans 7m2 ça a vraiment accéléré cette transition.
C’est difficile de savoir par où commencer. C’est mon cas. Les premières actions que vous me conseillez pour devenir plus écolo?
- Arrêter (ou du moins très largement diminuer) sa consommation de viande.
- Limiter les déplacements aériens et favoriser le train, le bus (ou encore le fourgon aménagé 🙂 ) et calculer son empreinte carbone à l’aide de l’outil de la Fondation Good Planet!
- Apprendre à dire non : non au fast fashion, non aux hypermarchés, non aux objets en plastique à usage unique, non aux “goodies” gratuits, non aux fruits et légumes suremballés… On est convaincus que la première étape pour un mode de vie plus responsable passe par le refus plus ou moins catégorique d’un certain nombre d’habitudes ancrées dans notre quotidien.
- Toujours avoir sur soi : un sac en toile, des couverts réutilisables, un beewrap, une boite en inox et quelques sacs en tissus. Ça peut paraître “beaucoup” lorsqu’on débute mais ça fait désormais parti de nos habitudes pour gérer les imprévus.
- S’éduquer sur les sujets en suivant les actualités des ONG telles que Zero Waste France, Surfrider Foundation Europe, Mouvement Colibris, Greenpeace… et bien d’autres encore. Le site Planète Healthy propose une liste assez complète des associations environnementales en France.
- S’engager en tant que bénévole dans une ONG : on a rejoint l’antenne parisienne de Surfrider Foundation en mai 2018 et on participe fréquemment à des actions de sensibilisation avec cette superbe équipe de bénévoles!
- Parler en avec votre famille, vos amis, vos collègues, vos followers sur instagram : vous trouverez à la fois des sources d’inspirations et des personnes à sensibiliser.
Avez-vous un petit un secret que vous aimeriez partager?
On peut parfois se sentir noyé face à la quantité d’informations disponibles sur le sujet et la remise en question de nos habitudes.
La première fois qu’on a fait nos courses en vrac, on a ramené directement nos bocaux plutôt que des sacs en tissus. Résultat: notre sac pesait près de 8kg en repartant une fois les bocaux remplis. Lesson learned 🙂
Notre conseil est très simple : ne vous empressez pas de dépenser 250€ dans la boutique “Zéro Déchet” du coin. A la place, attrapez un petit carnet pour réaliser un petit “audit” de votre situation actuelle en passant en revue :
1. Ce que vous faites déjà au quotidien
2. Ce que vous faites déjà de manière occasionnelle
3. Ce que vous pourriez faire facilement (dont quelques DIY)
4. Ce que vous pourriez faire qui vous apparaît plus compliqué
5. Ce que vous ne pourriez pas faire et pourquoi
On ne commence pas tous au même stade, on ne réagit pas tous de la même manière au changement, et surtout on ne peut pas tout changer en même temps.
En prenant le temps de faire son propre “audit” de situation, ça permet de se donner un cap avec différents paliers à franchir.
En y allant progressivement, on ancre plus aisément de nouvelles habitudes. Et surtout, on pense à revenir fréquemment sur son petit carnet pour célébrer les petits pas franchis.
Vous considérez-vous optimiste pour la suite des choses?
Parfois oui, parfois non… Pour nous l’écologie est et restera un combat politique et engagé, et non pas un “lifestyle feelgood” comme nous avons déjà pu le lire.
Même si on est convaincus d’être “en bonne voie” et que les initiatives et prise de consciences se multiplient, on a parfois l’impression d’être dans un “entre nous privilégié”.
Ce qui est certain c’est que l’on compte bien profiter de notre vie en van pour continuer à apprendre et découvrir sur l’écologie, mais aussi sensibiliser les personnes rencontrées et promouvoir les initiatives existantes à travers le monde.
Par exemple il y a quelques mois j’ai eu l’occasion de donner une conférence sur le Zéro Déchet lors d’un rassemblement de vanlifers et d’animer un atelier DIY sur la fabrication de son dentifrice maison.
Plus récemment, en tant que bénévole Surfrider Foundation, on fabriquait des “Beewrap” à l’occasion du Solidays pour sensibiliser les festivaliers à la pollution plastique. Autant d’initiatives sur le terrain qui nous permettent de rester optimistes !
Ce qui vous reste encore à améliorer (car oui, personne n’est parfait!)
Côté alimentation, on consomme toujours des alternatives végétaliennes qui sont souvent suremballés : steak de soja, tofu, falafels et autres. On sait que notre prochaine étape consiste à préparer nous-mêmes ce type d’aliment, ce qui sera d’autant plus évident en voyage lorsque ces alimentes ne seront pas toujours disponibles sur place.
Pour aller plus loin, on souhaite également s’améliorer côté déplacement. On a pris trois fois l’avion en 2019 (que des voyages prévus en 2018 : Italie, Suède et Turquie) et on souhaite désormais limiter nos déplacements aériens.
Gürkan étant originaire d’Istanbul, on n’écarte pas totalement de faire un voyage par an pour rendre visite à sa famille… En revanche, fini les escapades d’un week-end avec les compagnies low-cost : on préfère arpenter l’Europe à notre rythme avec Tartine, notre campervan.
Enfin, on se sent impuissants face à la pollution engendrée par nos objets technologiques : iPhone, MacBook, drone, appareils photos, objectifs et autres appareils électroniques… Cette filière est loin d’être transparente, et même si il y a quelques alternatives comme le fairphone (nous n’avons pas encore sauté le pas), ça nous donne le tournis rien que d’y penser.
Merci mille fois à Chloé & Gürkan pour cette entrevue. J’espère que leur retour inspirera autant que moi les apprentis écolos!
Et telle Dora L’Exploratrice (à chacun ses plaisirs coupables télévisuels) si je devais retenir un point dans cet article, ce sont les secrets de Chloé & Gürkan!
J’ai beaucoup aimé leurs astuces car comme vous le savez, je débute. Débuter est loin d’être évident, et je m’apprêtais effectivement à partir au magasin de vrac avec mes 100000 bocaux! Je vais me raviser, et commencer mon petit audit comme il le préconise! #LessonLearned 😉
N’oubliez pas de suivre leurs aventures nomades sur leur blog!
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